L’existence de cette caméra Go-Pro n’a été révélée que vendredi, alors que l’accident est survenu dimanche matin dans un secteur hors piste de Méribel (Savoie). On savait depuis mardi que le casque du champion de F1 s’était cassé en deux quand sa tête a heurté un rocher.
Sabine Kehm, porte-parole du champion, a démenti samedi le fait que la famille ait tardé à remettre l’appareil aux enquêteurs, comme l’ont affirmé certains médias. «Que cela ait dû être fait contre la volonté de la famille est faux», a dit Mme Kehm, selon laquelle «seule la santé de Michael compte pour sa famille».
Des gendarmes s’étaient rendus vendredi après-midi à l’hôpital de Grenoble pour entendre le fils du septuple champion du monde et un de ses amis, présents lors du drame. D’autres proches ont été entendus en fin de semaine.
Dans l’hypothèse où la caméra de Schumacher filmait bien la descente de l’ex-pilote, qui skiait avec son fils Mick, 14 ans, et des amis, on ignore encore si ces images sont exploitables ou trop endommagées par la violence du choc.
Prisée par les sportifs de l’extrême pour filmer leurs exploits, cette caméra miniature étanche dispose d’un grand angle de 170°, favorisant les vues de très près comme le visage de l’utilisateur, et d’une grande profondeur de champ, pour filmer le paysage alentour. Les derniers modèles permettent de prendre jusqu’à 30 images par seconde durant six heures.
Si les enquêteurs peuvent visionner des images, celles-ci seront déterminantes pour éclairer les circonstances de l’accident et évaluer les responsabilités des uns et des autres, face à de gros enjeux financiers pour les assurances.
Un nouveau témoignage
Un steward de 35 ans habitant Essen (ouest de l’Allemagne) affirme avoir pris par hasard le champion avec son smartphone alors qu’il filmait son amie, à quelques mètres du lieu de l’accident, écrit écrit l’hebdomadaire allemand Der Spiegel sur son site internet samedi soir.Selon ce témoin, qui a contacté vendredi le Spiegel, ce skieur, qui est d’après lui Schumacher, avançait «à une vitesse maximale de 20 km/h».
A l’arrière plan de son film, on voit un peu flou un skieur qui avance dans un tas de poudreuse situé entre deux pistes damées, puis chute.
Ce témoin compte fournir sa vidéo au parquet d’Albertville (département de la Savoie, est de la France), qui enquête sur l’accident, écrit Der Spiegel.
Le procureur d’Albertville, a déclaré qu’il serait évidemment intéressé par ce témoignage s’il se confirmait, invitant le steward à prendre attache avec le groupement de gendarmerie de Savoie.
Des questions, mais peu de réponses
Michael Schumacher skiait dans une «zone hors piste» située entre une piste rouge (de difficulté moyenne) et une bleue (facile), lorsque sa tête a violemment heurté un rocher «après avoir chuté ou été déséquilibré» par une première pierre, selon le parquet et la station de Méribel.Les médecins grenoblois ont évoqué un choc «à haute cinétique» mais Sabine Kehm assure que Michael Schumacher «n’allait pas vite parce qu’il semble qu’il avait aidé un ami qui venait de tomber». Selon le quotidien allemand Bild, il s’agirait de la fille d’un ami, «tombée dans une zone entre les deux pistes».
Plusieurs questions se posent: Schumacher skiait-il à trop grande vitesse ? Son matériel était-il défectueux - une fixation se serait bloquée, selon le quotidien allemand Bild? La zone de l’accident, dangereuse en raison des rochers affleurant sous la poudreuse, si près des pistes, était-elle suffisamment balisée et sécurisée, ce qui pourrait entraîner une responsabilité de la station?
«Je ne trouve pas normal qu’entre deux pistes balisées, il y ait ce passage avec des rochers apparents dont l’accès n’est pas barré de filets», a estimé ainsi dans l’Equipe Philippe Streiff. L’ancien pilote de F1, tétraplégique à la suite d’un accident survenu lors d’essais en 1989 à Rio de Janeiro, s’est rendu vendredi à l’hôpital, pour les 45 ans de Michael Schumacher, pour remettre un message d’espoir à son épouse. Quelques dizaines de fans de Ferrari, son ancienne écurie, étaient également là en soutien.
Le parquet à Albertville, qui a ouvert une enquête, devrait rendre prochainement ses conclusions. Quelles que soient les actions envisagées, «aucun avocat ne saisira la justice avant de connaître l’issue de l’enquête», estime Me Edouard Bourgin, spécialiste de l’indemnisation des préjudices corporels.
http://www.leprogres.fr/france-monde/2014/01/04/un-temoin-aurait-la-video-de-l-accident
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