samedi 19 décembre 2015

Noidans-lès-Vesoul : "elle vivra toujours avec ce poids énorme

« C’est une soirée dont les conséquences n’ont pas fini d’être payées », constate Martine Malitchenko. La représentante du ministère public revenait sur cette terrible nuit du 15 au 16 octobre 2013. Vers 0 h 30, alors que la pluie était tombée en abondance, un accident s’était produit à la sortie du rond-point de Vaivre, avenue des Rives-du-Lac à Noidans-lès-Vesoul. Après avoir traversé la chaussée, le Citroën Xsara Picasso, seul en cause, avait percuté une bordure avant de finir sa course contre un arbre. Quatre personnes se trouvaient à bord. Passagère avant du véhicule, âgée de 16 ans, la sœur de la conductrice avait succombé deux heures plus tard à ses blessures. À l’arrière, les secours avaient pris en charge et transporté en urgence, à Besançon, deux amies de l’adolescente décédée.
« Quoi qu’il en soit, je serai toujours la responsable », murmure la prévenue, désormais âgée de 21 ans, qui comparaissait ce jeudi à la barre du tribunal de Vesoul pour homicide et blessures involontaires. Ce soir-là, pour se rendre au lac de Vaivre, elle avait emprunté le véhicule de sa maman, pourtant immobilisé et présentant un défaut de contrôle technique. La jeune femme, qui avait rejoint Vesoul en 2010, avait pris le volant avec un permis de conduire obtenu au Maroc, où habite son père, mais non validé en France. « J’ai déjà perdu une fille, je ne veux pas perdre la deuxième », lâche la maman dans un sanglot, avant de s’effondrer en larmes sur un banc du premier rang de la salle d’audience.

Expertises médicales

Absentes au jugement, les deux autres victimes tentent de se reconstruire. L’une, qui avait 18 ans à l’époque, « a eu le cours de son existence brisé. Elle était en bac pro et n’a toujours pas pu reprendre ses études », explique son avocat qui décrit un préjudice scolaire, mais aussi professionnel. Reconnue travailleuse handicapée après plusieurs interventions au genou, elle a aussi subi trois opérations de chirurgie esthétique au visage. « Elle reste confinée chez elle, sans contact avec le monde extérieur », ajoute son conseil. Pour l’autre victime, « c’est le versant psychologique qui pose difficulté » entre « souvenirs, flashs et crises d’angoisse ». Aucune des deux n’étant consolidé, un renvoi sur intérêts civils a été prononcé par le tribunal afin de déterminer, après expertises médicales, le montant des indemnités auxquelles elles peuvent prétendre.
« Contre la fatalité, il n’y a pas grand-chose à faire. Elle vivra toujours avec ce poids énorme », a estimé Me Hakkar, l’avocat de la défense. Sa cliente a été condamnée à douze mois de prison avec sursis, assortis d’une interdiction de conduire tout véhicule durant deux ans.

http://www.estrepublicain.fr/edition-de-vesoul-haute-saone/2015/12/18/noidans-les-vesoul-douloureux-jugement-apres-un-accident-mortel

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