mercredi 23 décembre 2015

Yassin Salhi, qui avait décapité son patron en Isère, s'est suicidé en prison

Yassin Salhi, qui avait décapité son patron et attaqué un site gazier en juin en Isère, s'est suicidé mardi soir dans sa cellule de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne).
Yassin Salhi ne sera jamais jugé pour ses crimes. En juin dernier, il avait décapité son patron et attaqué un site gazier en Isère, et avait recouru à une mise en scène islamiste. Il s'est suicidé mardi dans sa cellule du quartier d'isolement de la prison de Fleury-Mérogis, en région parisienne. Ses actes s'étaient inscrits dans la série d'attentats et projets d'attentats qui ont jalonné l'année 2015 en France, de l'attaque contre Charlie Hebdo au carnage du 13 novembre à Paris.

 
Selon une source proche de l'enquête, Yassin Salhi, qui n'avait pas été repéré comme suicidaire, s'est pendu avec ses draps aux barreaux de sa cellule. Il est décédé à 21h15. 
 
Ce chauffeur-livreur de 35 ans avait été placé en détention provisoire fin juin 2015 après avoir été mis en examen notamment pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, enlèvement et séquestration en vue de préparer un assassinat, destruction ou dégradation et violences volontaires. A l'inverse d'un Mohamed Merah, des frères Kouachi, d'Amédy Coulibaly ou des jihadistes qui ont frappé Paris en novembre, Salhi a toujours contesté en garde à vue toute motivation islamiste, invoquant un différend professionnel avec son patron. Mais pour la justice, le patron de son entreprise de transport, Hervé Cornara, qu'il a avoué avoir tué, était bien une victime du terrorisme islamiste.
 
Salhi avait sur lui un couteau et un fusil à pompe factice le jour de l'attentat

Selon le récit des enquêteurs, Yassin Salhi avait quitté le 26 juin 2015 au matin l'appartement qu'il occupait avec son épouse et ses trois enfants à Saint-Priest (Rhône) pour se rendre au siège de son entreprise, Colicom, à Chassieu, au sud-est de Lyon. Il avait sur lui un couteau et un fusil à pompe factice. Au siège de Colicom, il avait chargé son utilitaire de bouteilles de gaz en vue d'une livraison puis attendu son employeur Hervé Cornara, avec lequel il avait eu une vive altercation deux jours plus tôt pour une palette renversée.

Il avait fait monter son patron dans son véhicule puis l'avait assommé avant de l'étrangler. Il s'était ensuite dirigé vers l'usine de gaz industriels Air Products. Une fois sur place, il avait décapité sa victime avec son couteau. Il avait ensuite pénétré sur le site où on lui avait ouvert la porte sans formalité car il était connu du personnel pour ses livraisons.
 
La tête décapitée de son patron accrochée au grillage de l'usine

Selon les enquêteurs, il aurait alors sorti la tête de Cornora pour la fixer sur un grillage, parachevant sa mise en scène macabre en accrochant à proximité deux drapeaux frappés de la "chahada", la profession de foi musulmane.
 
Après avoir pris des photos, il les avait envoyées à un ami parti combattre en Syrie, dont un selfie dans lequel il avait posé auprès de la victime. Puis il avait repris son utilitaire et était entré en collision avec des bouteilles de gaz, provoquant un explosion avant d'être maîtrisé par des pompiers arrivés rapidement sur place et auxquels il avait lancé: "Allah Akbar".
 

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