Course-poursuite en Lorraine : un trafiquant présumé abattu à bord d’un monospace immatriculé dans le Jura

Les policiers de la DIPJ de Dijon et notamment l’antenne PJ de Besançon, travaillaient depuis plusieurs semaines - dans le cadre d’une commission rogatoire - sur un important trafic de stupéfiants. Des investigations qui, dans la nuit de mercredi à jeudi, menaient la PJ bisontine en Meurthe-et-Moselle, sur l’A31 à Lesménils, à une trentaine de kilomètres de Nancy. Renforcé par la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Strasbourg, le dispositif policier engagé dans une filature autoroutière, s’apprêtait à interpeller en flagrant délit des trafiquants de stups.
Dans le collimateur de la PJ, au moins un véhicule-mule, susceptible d’être chargé de drogue. Peu avant 3 h 30, alors que ce monospace gris immatriculé dans le Jura, ralenti à l’abord d’une zone de travaux sur l’A31, il est bloqué par la police dans la bretelle de sortie n° 28, en direction de Lesménils et de l’aéroport régional. Seul à bord, le conducteur serait alors parvenu à redémarrer. En forçant le barrage policier. « Il a foncé sur deux policiers. Heurté par le véhicule, l’un d’eux a chuté », indique Béatrice Bluntzer, procureur adjoint au parquet de Nancy. « C’est dans ce contexte qu’un policier a tiré à deux reprises en direction de l’individu. »

Touché à la tête

Après avoir franchi le pont qui enjambe l’A31 avant d’arriver sur le rond-point de Lesménils, le fuyard a, semble-t-il, tenté de reprendre l’autoroute. Dans une courbe, son véhicule pris en chasse par la police a visiblement traversé un terre-plein, dans les hautes herbes, avant de s’immobiliser contre le rail de sécurité de la bretelle d’accès en direction de Nancy, à proximité de l’hôtel Campanile. La lunette arrière du monospace ainsi que la vitre conducteur étaient brisées. Tout comme le pare-chocs arrière, côté gauche, probablement à la suite d’un choc avec l’un des véhicules de police.
Grièvement blessé à la tête par au moins un projectile d’un policier de la BRI, le trafiquant présumé - un homme d’une vingtaine d’années - n’a pas survécu à ses blessures. « Il n’a pas fait usage d’une arme à feu contre les policiers », a confirmé le parquet de Nancy. Mais en fonçant sur la police, le conducteur a utilisé son véhicule comme une arme par destination. Légèrement blessé durant l’intervention, un fonctionnaire âgé de 41 ans a reçu des soins au centre hospitalier de Pont-à-Mousson.

Des milliers de cachets d’ecstasy et de l’argent liquide

Jusqu’à 10 h 45, heure de l’enlèvement du monospace par une dépanneuse, le véhicule du suspect et la scène de crime étaient passés au crible par les spécialistes de l’identité judiciaire du SRPJ de Nancy en charge de ce drame. Une importante somme d’argent en petites coupures ainsi que plusieurs dizaines de milliers de cachets d’ecstasy ont été saisies à bord du monospace.
Le jeune homme abattu n’est pas domicilié dans la région Lorraine. Il circulait très vraisemblablement sur l’A31 dans une configuration « go-fast » ou « slow-fast », si l’on tient compte du véhicule plutôt familial qu’il conduisait ; un modèle censé ne pas attirer l’attention en comparaison à une puissante berline allemande. En contact avec des complices, son téléphone portable ne cessait de sonner après sa mort.
Au cours de la matinée, au moins trois autres individus en lien avec ce convoi de stups, étaient interpellés. Les investigations autour de cette affaire se poursuivent désormais en deux volets. D’un côté, les hommes de la DIPJ de Dijon s’attachent au trafic proprement dit ; de l’autre, le SRPJ de Nancy travaille notamment à décortiquer la scène de crime.
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