Désormais rangé des voitures et installé en Corse, Franck Ballay a été, de 2009 à 2014, le gérant de la société GT Collection, basée à Rancenay et spécialisée dans les voitures de luxe.
Jouant les intermédiaires entre vendeurs et acheteurs potentiels de véhicules prestigieux, il avait rapidement confondu l’argent de la société avec le sien et fini par abuser des fonds de son entreprise comme de ceux qui lui faisaient confiance.
Le fisc l’ayant redressé en 2012 à hauteur de 330.000€, il avait néanmoins continué, et même accéléré, sa fuite en avant.
« J’ai menti à tout le monde, je n’arrive plus à le supporter »
Jonglant avec les Ferrari, Maserati, Porsche et autres Lamborghini, il empochait des avances de clients sans donner suite, vendait des véhicules qui lui avaient été simplement confiés pour réparation et avait même poussé le bouchon jusqu’à vendre 230.000€ un véhicule qu’il n’avait jamais eu entre les mains… Sans parler de ce garage breton auquel il avait fait verser des fonds sur le compte de sa grand-mère en prétendant qu’il s’agissait de son ex-femme.Autant d’embrouilles et de carambouilles qui lui avaient un temps permis de mener grand train (bateau de plaisance à Calvi, plus d’1M€ dépensés en vacances et frais de villégiature…) mais aussi et surtout de craquer au final. Et de se faire volontairement interner en hôpital psychiatrique durant un mois, juste après avoir avoué à sa compagne de l’époque : « J’ai menti à tout le monde, j’ai fait un montage financier, je n’arrive plus à le supporter ».
« Ça me permettait d’évoluer dans un certain milieu »
Rattrapé par la justice, il a donc comparu le 1er avril dernier aux côtés de son cogérant de l’époque. Lequel, rentier et fils oisif d’industriels du Doubs, avait expliqué que cette association dans une écurie de voitures de luxe lui permettait « de rencontrer du monde et d’évoluer dans un certain milieu ».Également poursuivi pour abus de biens sociaux, le parquet avait requis à son encontre 18 mois avec sursis et 10.000€ d’amende. Après avoir demandé « plus de deux ans ferme et une interdiction définitive de gestion » pour Franck Ballay.
Après examen des différentes pièces, le tribunal a constaté la prescription de certains faits reprochés et relaxé pour d’autres infractions « insuffisamment caractérisées » avant de les reconnaître coupables du surplus et de les condamner. Franck Ballay à 30 mois ferme et au remboursement des victimes. Son cogérant de l’époque à 6 mois avec sursis et 15.000€ d’amende.
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-besancon/2016/05/19/rancenay-le-vendeur-de-voitures-de-luxe-menait-ses-clients-en-bateau
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