dimanche 12 juin 2016

Essey-lès-Nancy : interception d’un convoi d’héroïne

Dans la région nancéienne, l’héroïne diluée à un produit de coupe se négocie entre 20 et 25 € le gramme auprès des consommateurs. Les trafiquants interpellés lundi soir ZAC de la porte verte à Essey, étaient chargés de 10 kg de matière pure et de 50 kg de produit de coupe. Au total et selon une fourchette basse, le bénéfice supposé à la revente de cette cargaison qui s’apprêtait à inonder la cité Stanislas et au-delà, peut donc être estimé à 1,2 million d’euros. Mais la marchandise n’a pas eu le temps d’arriver sur le marché. En possession d’un précieux renseignement leur indiquant l’organisation d’un convoi de stups entre les Pays-Bas et Nancy, les SRPJ de Metz et Nancy réagissaient au quart de tour. Et organisaient lundi, dans l’urgence, un dispositif d’interception. Avec le renfort de la BRI de Strasbourg. Près de 30 policiers à bord d’une quinzaine de véhicules, formaient alors une longue chaîne en des points stratégiques tout au long de l’A31. Avant de prendre en filature les deux véhicules suspects peu après leur entrée sur le territoire français, après le passage de la frontière luxembourgeoise.
Les convoyeurs de stups quittaient l’autoroute au niveau de Bouxières-aux-Dames pour reprendre Lay-Saint-Christophe et la voie rapide de l’Amezule, un itinéraire sans doute plus discret dans l’espoir de déboucher incognito aux portes de la cité Stanislas.

Un donneur d’ordres depuis la prison ?

À son arrivée à Essey vers 22 h 30, le véhicule ouvreur tombe dans les mâchoires de la tenaille policière. À bord, deux hommes âgés d’une vingtaine d’années domiciliés à Nancy et Tomblaine, sont interpellés. L’un d’eux n’est autre que le frère d’un trafiquant nancéien qui purge actuellement une lourde peine pour importation d’héroïne. Quelques minutes plus tard, le 2e et dernier véhicule suspect – le porteur – est stoppé à son tour. Au volant, une jeune femme seule à bord. Avec 10 kg d’héroïne et près de 50 kg de produit de coupe pour lui tenir compagnie.
Le trio est placé en garde à vue alors que s’engagent des perquisitions à leur domicile respectif. Chez le Nancéien, la PJ met la main sur près de 4 kg de résine de cannabis, quelque 200 g de cocaïne, du produit de coupe et cinq chargeurs d’armes automatiques. Une jeune femme présente au moment de la perquisition est également placée en garde à vue.
Extrait de prison, le frère du trafiquant présumé est susceptible d’avoir pris part à l’organisation du convoi depuis le fond sa cellule, par téléphone portable. Il est placé à son tour en garde à vue. Reste qu’au terme de cette procédure de flagrance, les enquêteurs n’ont pas pu établir l’implication de ce 5e homme. Les deux autres ainsi que les deux jeunes femmes étaient présentés vendredi au parquet de Nancy.
Mis en examen pour trafic de stupéfiants, les deux hommes qui se trouvaient dans le véhicule ouvreur ont été placés en détention provisoire. Les femmes, elles, ont été remises en liberté sous contrôle judiciaire. Un juge d’instruction a été saisi après l’ouverture d’une information judiciaire, nécessaire à la poursuite des investigations.

http://www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-agglomeration/2016/06/12/essey-les-nancy-interception-d-un-convoi-d-heroine

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire