Employé au service des cimetières d'Albi, Jean-Pierre Belarbi avait été révoqué par la ville en septembre 2011, quelques jours après un accident du travail. Accident de travail que la ville n'a jamais voulu reconnaître, décidant de révoquer son agent, pendant son arrêt maladie, sur la base de 69 griefs dont certains remontant à 1985. Sans salaire depuis sa révocation, maison saisie et divorce acté, Jean-Pierre Belarbi vit depuis dans une caravane. Mais l'homme n'a jamais cessé de se battre pour faire reconnaître la faute de la ville, dont le sous traitant, qui travaillait sans la certification indispensable sur un chantier du cimetière, l'avait heurté avec un godet de sa machine, provoquant une rupture des ligaments du genou
Après s'être vu refuser un recours en cassation, Jean-Pierre Belarbi, seul, avait saisi le premier président de la cour de cassation de Toulouse et obtenu un réexamen des faits.
La ville en correctionnelle
La décision vient de tomber, cassant toute la procédure dont faisait les frais l'agent municipal. En décembre 2015, déjà, le tribunal avait annulé en partie la révocation. La mairie n'avait pas fait appel. Cette fois c'est au tribunal correctionnel de Bordeaux que les deux parties vont se retrouver. «Il y a une procédure administrative qui peut durer plusieurs mois, mais le tribunal correctionnel de Bordeaux peut aller très vite» précise Me Olivier Hirtzlin-Pinçon, le nouvel avocat de J-P Belarbi qui suit les 19 procédures en cours.Après avoir multiplié les gestes de désespoir, s'être enchaîné en haut d'une grue, mis en grève de la faim, en sit-in des jours et des jours devant la mairie, Jean-Pierre Belarbi, au RSA depuis 5 ans, dénonce «une vie détruite». Mais il est plus déterminé que jamais à faire valoir ses droits. «On demande une juste réparation des préjudices subis pour que ça s'arrête», conclut son avocat.
Hier, Fabien Lacoste (PS), et Pascal Pragnère (Verts), élus d'opposition de la ville, qui soutiennent l'employé depuis longtemps, en convenaient : «Notre collectivité a failli à son devoir».
http://www.ladepeche.fr/communes/albi,81004.html
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