vendredi 9 décembre 2016

L’ami de la vieille dame était un escroc

Le conseiller bancaire avait pris sous son aile une octogénaire de Valentigney aujourd’hui décédée. La vieille dame l’avait couché sur son testament en 2010 et lui avait octroyé un prêt qui s’avère fictif.
Quand la Boroillotte est retrouvée inanimée au pied de son lit un soir d’été 2013, les gendarmes pensent aussitôt à un meurtre. L’implication de son ancien conseiller bancaire sera vite écartée tout comme un acte criminel. Mais si les soupçons se sont portés, un temps, sur l’ex-salarié de la Caisse d’Épargne, un habitant du Pays de Montbéliard de 54 ans (N.D.L.R. : licencié en mars 2012), c’est que la famille de la défunte, 83 ans, et la banque en question avaient relevé des anomalies dans son comportement à l’égard de la vieille dame. Des plaintes avaient été adressées au parquet de Montbéliard. « Nous étions des amis de longue date », affirme le quinquagénaire à la barre du tribunal correctionnel pour blanchiment et vol, ce jeudi matin.

« Un prêt fictif »

L’octogénaire en avait fait son légataire universel en mars 2010, changeant alors son testament à la grande surprise de sa famille. Une semaine plus tard, la dame lui accordait un prêt de 160 000 € à 0 %. « C’est une donation anticipée mais vous ne vouliez pas vous acquitter des taxes. Ce prêt est fictif, vous avez remboursé une soulte à votre ex-épouse dans le même temps », assène le vice-procureur Lionel Pascal. Courant 2011, la Boroillotte offre à son ami 26 000 €, qui serviront à l’achat d’une voiture pour les proches de celui-ci. Fin 2011, la vieille dame retire 96 000 € de ses comptes. « On remarque alors que votre train de vie s’améliore. Vous faites beaucoup moins de cartes bancaires », indique la présidente du tribunal Audrey Vandendriessche. Peu avant le décès de la Doubienne, l’homme se précipite chez elle, récupère 71 000 € en liquide et envoie le testament au notaire. « Elle voulait que je mette son argent en sécurité. » Le parquet requiert trois ans de prison dont deux avec sursis et l’avantage économique indu (257 000 €).
À la défense, Me Bauer ironise : « Le parquet fait preuve de beaucoup d’imagination, de créativité juridique. On a démarré sur un meurtre, on a poursuivi sur un abus de faiblesse et on essaie de faire tenir un blanchiment. Je plaide la relaxe. Monsieur et la défunte avaient de vrais liens amicaux. Elle avait dit à son médecin : “C’est mon rayon de soleil”. » À présent agent d’assurances, l’ex-conseiller bancaire a été condamné à 30 mois de prison dont 24 avec sursis et 15 000 € d’amende. Sa maison et sa voiture lui ont été confisquées.

http://www.estrepublicain.fr/edition-belfort-hericourt-montbeliard/2016/12/09/l-ami-de-la-vieille-dame-etait-un-escroc

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire