Le 9 octobre dernier, vers 4 h 30 du matin, un jeune homme se rend à son travail. Comme il passe devant le supermarché Leclerc des Deux-Rives, il se rend compte qu’un groupe le suit. Vont-ils aussi au turbin ? Il se fait cette réflexion lorsqu’il ressent un choc, est poussé en avant victime d’une « balayette » et se trouve maintenu au sol où le groupe qui l’entoure, menaçant, entreprend de lui faire les poches alors qu’il est sonné par le choc avec le trottoir. Son portable disparaît, sa montre et le contenu de son portefeuille, argent et carte bleue, aussi. Deux jours plus tard, second épisode impliquant là aussi un groupe d’agresseurs de cinq personnes au moins, dont une femme. Même heure, 4 heures du matin environ, mais place de la Carrière. Deux groupes sont sortis d’une discothèque proche et sous un prétexte futile, des invectives s’échangent à l’initiative de ceux qui se révéleront être les mêmes que l’avant-veille. Une des victimes est prise à partie. Elle est mise à terre par ses agresseurs, qui s’acharnent sur lui à coups de pied, puis rackettée. Un second épisode voit la même victime valdinguer contre la muraille de la porte Héré, puis l’unique femme du groupe d’agresseurs s’en prendre à l’unique jeune fille du groupe d’en face à qui elle tente d’arracher son sac. Elle finit par la mettre par terre et la traîner dans une flaque « par volonté manifeste d’humilier », remarque le président Christian Haouy. Le portable de la jeune fille est volé.
Pour se payer des sorties en boîte
La petite bande, grâce à l’intervention rapide de la police, fut rapidement interpellée, juste après la rixe. Deux des victimes étaient montées dans la voiture de police qui partit en maraude et put retrouver les agresseurs un peu plus loin. Les recoupements, puis les aveux des uns et des autres permirent de reconstituer les deux scénarios, avec l’aide des caméras de surveillance du supermarché et de la rue Héré.
La motivation des agresseurs ? Pouvoir continuer à se payer des sorties en boîte… Enfance compliquée ? Certes, mais la première victime, par exemple, peut en dire autant et pourtant elle travaille, remarque le procureur Hélène Morton, qui stigmatise, comme le président Haouy la recrudescence des violences à personnes au cours des nuits de Nancy. « Ce sont des faits vraiment moches. » Les prévenus ne sont pas tous au complet. Il y a le frère et la sœur, et un ami, défendus par Me Barbosa et Morel, mais les deux autres sont mineurs et ne peuvent être jugés par le tribunal correctionnel. Le trio qui était jugé vendredi après-midi sort tout juste de l’enfance. Le frère et la sœur ont déjà été condamnés par le tribunal des mineurs, et aucun n’a plus de 19 ans…
Le tribunal va au-delà des réquisitions du parquet et condamne chacun des prévenus à douze mois de prison dont quatre avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans, obligation d’indemniser les victimes et de chercher du travail.
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