Quelqu’un à l’Ephad du Larmont, aux portes de Pontarlier (Doubs), a-t-il accéléré les fins de vie de résidents, et si oui, selon quels procédés ? Ces questions sont posées de manière officielle. La famille d’une patiente décédée dans de troublantes circonstances, au printemps 2018, a déposé un signalement à l’Agence Régionale de Santé (ARS). Cette dernière a ouvert une enquête administrative.
Début décembre, une inspection étalée sur deux jours a été menée au sein de cet Ehpad. Les premiers éléments recueillis ont été jugés suffisamment inquiétants pour qu'à son tour, l’ARS saisisse le parquet de Besançon.
Des premiers constats "préoccupants", selon le parquet
"Les premiers constats qui m’ont été apportés sont préoccupants", confirme à L’Est Républicain le procureur de la République, Étienne Manteaux, "c'est pourquoi j’ai décidé d’ouvrir une enquête préliminaire pour homicide involontaire."
Deux éléments retiennent d’ores et déjà l’attention de la justice, explique le procureur : "Une surmortalité des résidents de cet établissement comparée à la moyenne nationale d’une part, et l’utilisation de molécules jamais ou rarement utilisées dans la majorité des Ehpad d'autre part".
De nouvelles expertises judiciaires à venir
Dans les jours à venir, l’ARS délivrera un rapport définitif, qui précisera le résultat de ses investigations. Dans l’attente, un médecin de l’Ehpad a été mis à pied à titre conservatoire. Il est difficile, à ce stade, de prédire l'orientation pénale de ce dossier. La direction de l'hôpital de Haute-Comté, dont dépend l'Ehpad, s'abstient pour l'heure au silence, « pour le respect et la sérénité du dossier en cours ».
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