mercredi 20 février 2013

« On n’est pas parti spécialement au Puy pour monter sur un braquage »

« On est venu par le plus grand des hasards au Puy-en-Velay. Si vous me demandez de vous montrer où c’est sur une carte de France, je n’en serai pas capable », insiste Smahan Yassad, afin de balayer les soupçons d’un acte préparé. Pour lui, comme pour ses co-accusés, le braquage de l’Intermarché à Chadrac, le 29 décembre 2009, n’est que le pur fruit du hasard. « C’est moi qui conduisais, et les deux autres dormaient. Je ne voulais pas faire quelque chose près de chez nous. J’aurai été fatigué à Saint-Etienne, on l’aurait fait là-bas », explique Fouad Louter, le cadet de l’équipe. Avocat général et partie civile d’un côté, défenseurs de l’autre, chacun tente de convaincre qu’il s’agit soit d’un coup repéré à l’avance, soit de l’œuvre d’une bande de Pieds nickelés.

Retour sur les grandes lignes de l’épopée

Le trio part de Grenoble à bord d’une Peugeot « 406 » achetée d’occasion un mois auparavant, chacun y dépose dans le coffre des vêtements de rechange, le reste des bagages se composant d’un pied-de-biche, un pistolet à bille, un fusil à canon scié, et des faux papiers. « On ne partait par sur un braquage, mais pour faire un délit qui rapporte de l’argent. Comme un cambriolage. » Arrivés au Puy, ils volent une voiture afin de ne pas attirer l’attention avec leurs plaques. Nous sommes à peu près une heure avant le braquage.
- « Voler une Ford « Orion » rouge, il y a plus discret », interrompt le président Dominique Brault.
- « Oui, mais c’est une voiture facile à voler », rétorquent les accusés.
Pourquoi avoir ciblé l’Intermarché ? « On cherchait un coup, on ne trouvait pas. En voyant cette grande surface, on a décidé ensemble de se la faire. L’hypermarché Auchan, situé pas très loin, semblait aussi bien tentant. Mais, la citadelle paraissait trop impressionnante aux yeux des candidats au mauvais coup. « On n’a rien organisé. Je pensais que ça allait se passer comme à la télé, on allait improviser à l’intérieur. On ne s’attendait pas à voir arriver autant de monde. » Progressivement, les trente-trois salariés arrivent, et personne n’a les clefs du coffre. « Là, ça devenait ingérable. C’est là où j’ai récupéré l’argent dans le sac des personnes. On n’avait pas de quoi prendre de l’essence pour rentrer chez nous. J’ai vu qu’il y avait une fente sur le coffre, j’ai demandé à une employée d’y glisser la main et de retirer tout ce qui était possible ». Le butin s’élève à 6 700 euros en numéraire et 1 200 euros en tickets restaurants.
Des menaces, des violences ? « Je n’ai porté aucun coup. Par contre, c’est vrai que j’ai levé le ton », assure Salah Abbas. À côté, Fouad Louter concède n’avoir pas toujours tenu des propos aimables.
Les débats se poursuivent jusqu’à la fin de la semaine.
Une cavale rocambolesque La Peugeot « 406 » qui devait servir à la fuite ayant été découverte par les policiers et enlevée, le trio prend la fuite avec la voiture ayant servi au braquage. Victimes d’un accident sur le verglas à Foumourette, ils poursuivent leur périple… en vélo, avant de contraindre un automobiliste à les conduire jusqu’à Valence.

http://www.leprogres.fr/faits-divers/2013/02/19/on-n-est-pas-partis-specialement-au-puy-pour-monter-sur-un-braquage

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