Les gendarmes ont intercepté à Villefranche-de-Lauragais un homme qu'ils soupçonnaient de trafic d'héroïne. Il partait tout seul faire le plein en Espagne et revendait dans le Lauragais.
Dans la nuit de dimanche à lundi, pour la trente-deuxième fois en un peu plus de six mois, Serge arrivait au péage de Villefranche-de-Lauragais après une virée en Espagne. À son bord, 20 grammes d'héroïne et 7 grammes de cocaïne. Mais cette fois, les gendarmes de la compagnie de Villefranche l'attendaient.
Cela fait quelque temps que les militaires écoutaient les conversations, surveillaient les déplacements de cet homme de 42 ans, père de deux enfants, le soupçonnant d'avoir organisé à lui seul un trafic de drogues dures dans le Lauragais. À son domicile, ils trouveront encore 12 grammes d'héroïne et 16 grammes de cannabis. Et le nécessaire pour couper la drogue.
Ancien héroïnomane, sevré par sa propre volonté, clean pendant une quinzaine d'années, Serge a replongé l'été dernier. «Je ne sais pas pourquoi», lâche-t-il d'une voix caverneuse devant le tribunal correctionnel de Toulouse. À partir d'octobre, le quadragénaire s'est mis lui-même à aller chercher sa marchandise de l'autre côté de la frontière. Et pour financer sa consommation, il l'a coupé chez lui et en revend à cinq clients réguliers. Des «camarades» comme il les appelle.
Selon les enquêteurs, son trafic lui aurait rapporté entre 12 500 et 15 500 euros. «Je m'en suis servi pour payer ma conso. Je n'ai pas fait de bénéfices», pointe à l'audience cet homme qui donne des cours d'anglais privés. Tout cela, à l'insu de sa famille. «Ma femme croit que je prends des médicaments».
«Malgré sa situation stabilisée, il se comporte comme un dealer», souligne le procureur, qui demande à son encontre dix mois de prison, donc trois ferme, et maintien en détention. Son avocate, Me Céline Oustalet-Cortes, pointe la «pathologie» de son client, «alimentée par la revente». Elle pointe sa nécessité d'être aidé, de soins. «Il a réussi à s'en sortir pendant treize ans : tout le temps qu'il a vécu au Japon, où il a rencontré sa femme». Elle relate un retour en France difficile, des problèmes au sein du couple, et demande au tribunal une peine de sursis intégral avec mise à l'épreuve et obligation de soins pour cet homme inconnu de la justice. Le tribunal l'a condamné à 10 mois de prison dont trois ferme. Il dort à la maison d'arrêt.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/05/02/2097552-le-pere-de-famille-dealait-de-l-heroine.html
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