samedi 5 mars 2016

Bordeaux : la drogue allait jusqu'aux portes des discothèques et chez les nourrices

Le jeune âge des prévenus a plaidé en leur faveur.
Visages tendus hier en début d'après-midi dans la salle des pas perdus du palais de justice de Bordeaux. Dans quelques minutes, les prévenus seront fixés sur leur sort judiciaire et sur la vision qu'ont les juges de leur participation à un trafic de drogue essentiellement centré sur la MDMA (lire notre édition d'hier).
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L'un des prévenus a même préparé un sac plastique rempli d'affaires. Au cas où il soit condamné à dormir en prison le soir même. Mais aucun mandat de dépôt ne sera prononcé. D'emblée, la présidente Anne-Marie Volette prévient qu'elle ne tolérera « aucune réaction publique ». Elle invite même chacun des jeunes à quitter la salle d'audience dès le prononcé de la décision le concernant.

Aux portes des discothèques

Durant deux jours, les juges ont pu décortiquer ce trafic d'envergure qui séduisait une clientèle jeune et fidèle jusqu'aux portes de discothèques bordelaises. Quatre jeunes, mineurs au moment des faits, seront jugés par le tribunal pour enfants. Douze prévenus ont été reconnus coupables hier. Leurs avocats et leur jeune âge ont plaidé pour eux. Les premières peines sont des amendes.
Certains écopent ensuite de prison avec sursis comme le videur d'une boîte de nuit qui a utilisé sa fonction pour laisser entrer de la MDMA dans l'établissement dont il était censé surveiller la clientèle (18 mois avec sursis) ou ces nourrices qui cachaient la drogue à leur domicile et en ont profité pour faire prospérer leur propre petit trafic. Douze mois avec sursis pour l'un et une peine mixte de 15 mois dont dix avec sursis pour l'autre.

"Fournisseur multiproduits jamais à court"

Puis les peines de prison ferme tombent. 15 mois aménageables pour Vincent Valls qui avait entraîné son père comme chauffeur ; 4 ans dont 18 mois avec sursis pour Rachid Arbakous « fournisseur multiproduits jamais à court », lui-même approvisionné par Bernard Messomo et Fabrice Pommereau qui écopent de deux et trois ans ferme.
Enfin, Paul Blanca, qualifié de « délinquant d'habitude » et récidiviste, « à la tête d'une véritable start-up aux 300 clients » a été condamné à quatre ans de prison dont un avec sursis. En détention provisoire jusqu'au procès, ces trois derniers jeunes ont regagné leur cellule, hier soir, pour purger le reste de leur peine.
http://www.sudouest.fr/2016/03/05/mdma-jusqu-a-trois-ans-ferme-2291868-4697.php

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