Les pleurs du nourrisson irritent le père, qui lui saisit alors la jambe avec ses mains pour la tordre violemment. De retour au domicile, la mère constate que son bébé souffre de vomissements intenses liés à de vives douleurs. Accompagnée par un membre de sa famille, elle se rend aussitôt au centre hospitalier de Bar-le-Duc qui transfère l’enfant au service néonatalogie du centre hospitalier régional universitaire de Nancy. La jambe, rougie, a doublé de volume. L’examen médical est sans appel : l’os est cassé. Le petit est placé dans une pouponnière, il n’a que 15 jours.
Il faudra cinq mois à la brigade de sûreté urbaine du commissariat de Bar-le-Duc pour procéder à l’interpellation du couple, placé en garde à vue mercredi dernier. Le père finira par avouer son geste fou à l’issue de ses auditions. Devant les enquêteurs, la mère aura du mal à reconnaître qu’elle savait. A-t-elle voulu protéger son concubin ? A-t-elle souhaité fuir l’effrayante réalité ?
Audience le 10 novembre
Déférés au parquet vendredi, les deux parents, 30 ans, avaient rendez-vous ce lundi devant le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc pour être jugés selon la procédure de la comparution immédiate. Le père, placé en détention provisoire, pour répondre de violences sur mineur par ascendant et en récidive, la mère, laissée libre, pour non-dénonciation de mauvais traitements infligés à un mineur.Malgré l’insistance du président Bertrand Buzon pour bien leur faire comprendre qu’ils risquaient d’être incarcérés dans la soirée s’ils demandaient un délai pour préparer leur défense, les concubins ont choisi cette voie en présence de leur avocate, Me Lagriffoul. « C’est sûr que je préfère être chez moi ce soir plutôt qu’en prison ! », sourit maladroitement le prévenu.
Dans l’attente du jugement, la personnalité de chacun a été brièvement évoquée. Nerveux avec une tendance à boire, le père est sous tutelle depuis 2007. Il a travaillé dans un centre d’aide par le travail (CAT) qu’il a quitté à la suite d’une mésentente. Il possède déjà 7 mentions sur son casier judiciaire, reflet d’une grande violence. L’expert psychiatre qui l’a examiné a décelé chez lui une altération du discernement.
Sous curatelle, sa compagne travaille depuis onze ans dans un CAT du secteur. Elle était jusqu’alors inconnue de la justice. Le couple est ensemble depuis janvier 2015.
Face au passé pénal du prévenu, le procureur Olivier Glady a requis son maintien en détention et une remise en liberté pour la mère. En défense, Me Lagriffoul a tenté de plaider un contrôle judiciaire avec une éventuelle assignation à résidence pour le père, sa compagne étant « encore prête à l’accueillir ».
Le tribunal a finalement suivi l’avis du ministère public en interdisant à la mère tout contact avec son concubin en prison. En attendant l’audience, fixée au jeudi 10 novembre à 15 h.
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-bar-le-duc/2016/10/10/bar-le-duc-un-pere-incarcere-pour-avoir-brise-la-jambe-de-son-bebe
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire