vendredi 14 octobre 2016

Deux décès accidentels qui ont secoué l'hôpital

Le décès de deux patients, dans des circonstances accidentelles, à l'unité de soins de longue durée de l'hôpital de Cahors, est au centre d'un dossier sensible qui soulève de nombreuses questions
L'unité de soins de longue durée (USLD) «Les Berges du Lot» (quartier du Payrat), structure détachée de l'hôpital de Cahors mais gérée par ce dernier, est secouée par une troublante affaire de deux morts accidentelles.
Cela signifie clairement qu'elles ne sont pas provoquées directement par la maladie d'Alzheimer pour laquelle les patients concernés avaient été admis dans ce service
Le plus troublant dans cette affaire, c'est que ces deux décès ont été constatés dans ce même service à quelques mois d'intervalle dans des circonstances présentant quelques similitudes matérielles.
«Le premier est survenu au printemps dernier, le second il y a un peu plus d'un mois», confirme le commissariat de Cahors. Le personnel soignant n'est nullement mis en cause.
Nicolas Septe, procureur de la République, l'affirme sans détour : «Cela s'est en effet produit à deux reprises dans la même structure. Mais il n'y a pas d'infraction pénale dans ce dossier. Nous avons seulement la nécessité de trouver les causes réelles des décès compte tenu de la nature de la découverte des corps. Mais il n'y a rien de suspect. Je le répète, on se situe donc plus dans une logique d'élucidation en raison de la position particulière des corps. Ces personnes sont décédées dans leur lit».

Les lits et leurs barrières pointés du doigt

Le voile qui a longtemps entouré cette affaire se lève doucement et les langues se délient pour déplorer, tout d'abord, le décès des deux malheureux patients.
Ensuite, pour évoquer plus précisément un problème matériel concernant directement les lits médicaux et les éléments entourant ceux-ci.
Les barrières de sécurité ont joué, malgré elles, un rôle désastreux. Rappelons, comme le souligne lui-même le centre hospitalier de Cahors, que l'unité de soins de longue durée «accueille et prend en charge des résidents de plus de 60 ans, présentant une pathologie chronique, polypathologique ou souffrant de troubles psycho-comportementaux, responsables d'une perte d'autonomie durable et nécessitant des soins médicaux et techniques lourds. La structure assure une permanence médicale et une présence infirmière continues», indique l'hôpital.
Il n'est toutefois pas possible d'appliquer une surveillance de tous les instants car, numériquement et techniquement, les infirmières et les aide-soignantes ne peuvent pas avoir un œil posé sur chaque malade durant tout leur temps de travail. Les angoisses nocturnes de patients dans les hôpitaux sont fréquentes.
L'appel aux soignants par un système d'alerte permet alors à ceux-ci d'intervenir au plus vite. Les malades d'Alzheimer dont l'anxiété est croissante à la tombée de la nuit, ont du mal à se situer dans le temps et l'espace. C'est l'une des cruautés de cette maladie.
Un sommeil agité, une mauvaise position dans le lit puis l'incapacité à se mouvoir correctement dans celui-ci peuvent entraîner un terrible scénario : la mort. Deux dans cette affaire bouleversante.
D'où son caractère extrêmement rare qui suscite encore des questions légitimes et toujours beaucoup d'émoi.
http://www.ladepeche.fr/communes/cahors,46042.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire